Le Tchad valorisé à Lyon

Comme chaque année, les tchadiens de la région Rhône-alpes en France ont organisé, le samedi 23 juillet 2005 une journée porte ouverte sur le Tchad axée sur le thème : Mosaïque du Tchad ; l’objectif principal étant de faire connaître le Tchad aux autres, à travers les différentes activités. Ce sont notamment une conférence débat, une exposition des œuvres d’art et pour tout clôturer, une soirée dansante.

En ce qui concerne la conférence, elle reprenait le thème général en mettant un accent particulier sur les différents problèmes que rencontre le pays, ses valeurs, ses atouts et ses difficultés. L’exception de cette conférence est que les intervenants (Seïdou Traoré, Nodjioutengar Djimasdé Evariste, Matelnan Elisée et Kongo Médard) ont fait un diagnostique critique et réaliste de la situation qui prévaut, décelant causes et les éventuelles solutions à apporter.

L’historique du Tchad, le système éducatif, l’économie et la santé au Tchad, sont les quatre points saillants de la présentation. Ces points ont été développés afin de permettre à ceux qui ne connaissent pas le Tchad de pouvoir se faire une idée de ce pays d’Afrique centrale peuplé de plus de 8,5 millions d’habitants.

L’exposition a été pour une grande partie l’œuvre de notre compatriote Nassour Alkalli qui s’est investi, non seulement dans la collecte d’objets, mais et également et surtout à réaliser lui-même certaines œuvres et à les présenter ; ce qui fut une réussite et une admiration pour les Français et autres venus découvrir le Tchad. L’exposition montrait les différentes cultures du Tchad, ses réalisations artisanales qui expriment une philosophie, une manière de vivre, bref, une culture propre qu’incarnent les Tchadiens chez eux comme ailleurs.

Puis, ce fut le tour de la soirée de clôturer la journée. Elle a commencé à 20h et quelques minutes après, la salle était archi comble et multicolore. Il y a eu défilé de modes avec des costumes traditionnels et les pagnes du Tchad qui a mis en exergue les cultures de ce pays. La musique était, pour la grande partie, essentiellement tchadienne et le public a eu l’honneur d’accueillir notre star TALINO MANU venue pour la circonstance.

Ce qui est frappant dans cette organisation, c’est qu’elle met en exergue la capacité d’organisation, de mobilisation et surtout de sensibilisation sur le Tchad. Ce pays, comme tous les autres en Afrique noire, est toujours considéré par les autres (et c’est la vérité !!!) comme toujours en guerre : c’est le mythe des pays africains. L’idée que les européens et autres nationalités se font des pays d’Afrique est que ce sont des pays en perpétuel conflit interne et même international où il n’existe ni culture, ni respect pour autrui. C’est justement ce qu’essayent de combattre les associations africaines ici en France et plus particulièrement l’association de la communauté tchadienne de Rhône-Alpes (ACTRA) qui l’a bien compris et fait de son mieux. Les Tchadiens étaient venus de tous les moindres recoins de la France et aussi des pays voisins comme la Suisse et l’Allemagne, pour donner du tonus à cette action qui n’honore pas seulement les auteurs mais aussi tous les Tchadiens installés un peu partout dans le monde.

L’objectif que s’est fixé le bureau de l’ACTRA pour cette manifestation sur le Tchad m’a paru assez noble et  encourageant ; je lui tire mon chapeau et c’est pour cette singulière raison qu’il serait souhaitable que les autres en fassent autant. Ce n’est pas de la concurrence mais de la contribution de tout un chacun pour la valorisation de notre pays.

Après cette journée porte ouverte sur le Tchad, n’oublions pas le 11 août pointe à l’horizon. C’est le moment de faire le bilan de nos quarante cinq (45) ans d’indépendance. Pour la circonstance, ACTRA envisage célèbrer cette date en organisant des activités en ce sens. Chacun de nous doit profiter du moment et toujours à n’importe quel moment de sa vie, se remettre en cause par rapport à sa contribution pour un Tchad plus indépendant, sur tous les points. Car, de la conférence, il ressort qu’il existe un médecin pour 37.000 personnes, un hôpital général, un anesthésiste et un cardiologue pour 8.5 millions d’habitants : c’est un constat alarmant et un défi pour nous,  Tchadiens.

Pour faire face à la situation, nous ne devons que nous donner la main, nous unir davantage, unir nos forces pour notre pays. Ce travail de rassemblement et de réflexion se fait déjà bien à Lyon autour d’un bureau très dynamique piloté par MBAINDA Rachel (Présidente), LAOUKOLE Marthe (Secrétaire générale), BLINDING Nadji (Secrétaire Générale adjointe), MOUAMANGAR Timothée (Trésorier général), ADOUM TOGOÏ Salma (Trésorière adjointe), KONGO Médard (Secrétaire aux relations extérieures) et          NGAROUDE Brahim (Secrétaire aux relations extérieures adjoint).

Tous pour un Tchad prospère.