LES DEPUTES TCHADIENS SONT EN GREVE !!!

Publié le par Guéning Massama

 

C’est une première dans le monde d’apprendre que les députés, représentants du peuple, sont en grève c’est-à-dire en cessation concertée de travail pour revendiquer  leurs indemnités.  C’est la preuve que rien ne marche dans ce pays : le TCHAD, une république depuis 1958. La notion de république semble avoir perdu son sens à l’égard des dirigeants tchadiens qui ont, depuis des décennies fait de cet Etat une propriété privée malgré les diversités qui la composent. De quoi se demander ce que nous réserve l’avenir !

 

Peut-on encore parler d’Etat dans un pays où aucun département ministériel ne fonctionne normalement ? Il est évident qu’une institution, en l’occurrence un Etat, qui ne peut pas assurer à ses membres la sécurité, l’autosuffisance alimentaire, l’éducation, bref, le bien-être, n’a plus sa raison d’être. Le dépérissement de l’Etat au Tchad a atteint son paroxysme. On est en droit de se demander s'il manque de volonté politique à ces dirigeants, s'ils sont animés de mauvaise volonté ou s'ils font simplement preuve d’une incompétence notoire à diriger ce pays ?

 

La dernière hypothèse paraît plausible. Et c’est la raison pour laquelle n’importe quel ambassadeur, fut-il celui de la France , se donnera le droit absolu de traiter une presse locale de raciste sans toutefois être inquiété par une quelconque réaction. Diriger un pays est un contrat entre le peuple et ses dirigeants. Mais lorsque certaines personnes croient que ce contrat est une occasion pour un enrichissement sans cause au détriment de ce peuple qui leur font une confiance aveugle, la seule solution qui puisse demeurer n’est rien d’autre que le retrait de la confiance accordée préalablement. Ce n'est que logique.

 

Nous sommes à un point de non-retour. Il est tout de même regrettable que le Parlement soit considérer comme une entreprise dans laquelle chacun vient pour s’enrichir et s’en aller  lorsque le salaire ne tombe pas, on se concerte pour refuser de travailler comme si on était des salariés. Que les Honorables, sache, s’ils ne le savent pas, que leur mission n’est pas d’être au service d’un individu, d’un groupe de personne comme ils l’avaient ainsi considéré il y a belle lurette au dam de leurs électeurs ; au contraire, ils doivent servir et protéger la cause nationale. Le Parlement n’est pas une société privée, la représentation nationale n’est pas non plus une activité à but lucrative. C’est à croire qu’ils ne sont là que pour leurs intérêts mercantiles : le peuple se souviendra que lors de l’augmentation des leurs indemnités, ils avaient voté « pour » comme une seule personne. Pauvre pays !

 

Ce qui choque l’esprit, c’est que ce sont ces mêmes députés qui ont voté, il y a peu, la modification de la Constitution. Ils subissent aujourd’hui leur complaisance à outrance même s’ils n’ont pas encore compris que leur fonction n’est pas de faire plaisir à un individu ou à occuper inutilement l’hémicycle. C’est lorsque leurs intérêts sont en jeux qu’on se rend compte qu’ils ont une conscience et surtout que la grève est un moyen de revendiquer son dû. Ils ferment les oreilles au cri du bas peuple qui a même perdu l’habitude les solliciter. Désolé que le peuple n’ait jamais été compris par ceux qui sont sensé l’écouter et résoudre ses problèmes.

 

Ce dont je suis sûr, est que ces députés ont déjà compris qu’ils sont comme un chiffon lequel, après utilisation pour un but précis, est jeté. Que peut encore attendre le Président Déby de ceux-là du moment où son objectif est atteint et qu’à présent, même sans eux, il est sûr de parvenir en considération du chemin déjà tracé ? Rien ! Il reste au peuple de prendre sa responsabilité face à cette démission des ses représentants. L’Afrique en général et le Tchad en particulier ne doivent pas seulement montrer au monde entier leur capacité de faire la guerre, leur incapacité à se gérer, de gouverner. Nous devons avoir honte de ses actions qui ne nous honorent pas. Quarante sept ans de république et quarante cinq ans d’indépendance, la maturité politique semble ne pas être au rendez-vous. Le bilan est médiocre car ces dates 28 novembre 1958 et 11 août 1960 ne semblent pas faire réfléchir les Tchadiens.

 

Cette crise à l’hémicycle apparaît comme une trompette annonçant l’apocalypse, celui du régime ? Sinon, comment comprendre que les députés qui sont majoritairement du pouvoir en place puissent se mettre en grève contre un régime qu’ils ont soutenu jusqu’à là, de toutes leurs forces, même au prix de se ridiculiser. Le président Déby semble être lâché par ses plus proches collaborateurs, ceux sur lesquels il compte « remporté les prochaines élections. » Le MPS est-il à la dérive ? Existe t-il un commandant dans le bateau ou est-il à bout de force comme un vieux qui ne peut plu contrôler ses enfants devenus grands et pouvant faire à leur tête ?

 

Le Tchad mérite mieux que tout cela. Nous les Tchadiens avons trop souffert ; de grâce, épargnez-nous des maux supplémentaires. Un jour viendra où le peuple se réveillera. Ne l’oublions, chacun rendra compte à la nation tchadienne.

 

 

 

 

 

Publié dans montchad

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article